L’objet choisi par Patrick Mudekereza pose question :
quel commanditaire ou quelle raison amène un artiste belge qui n’a pas voyagé au Congo à produire cette oeuvre composite ?
D’où proviennent les défenses sculptées et quels artistes les ont produites ?
Il semble en effet qu’il y ait deux ivoiriers distincts à l’origine de ces sculptures.
Au fil du temps, ces créateurs africains sont tombés dans l’oubli.
Hormis le nom du sculpteur belge et du donateur, nous ne possédons aucune information sur le contexte de cet objet.
Cette sculpture sans véritable « carte d’identité » intitulée « L’Art au Congo » sort des catégories conventionnelles des collections du musée. Bien que le bronze et les défenses portent le même numéro d’inventaire, ces pièces étaient conservées en des lieux différents.
Le double anonymat de l’objet a interpellé Patrick Mudekereza, de même que la double hybridité – belge et africaine : des motifs africains associés à une commande européenne.
En toute liberté, l’artiste aujourd’hui ré-interprète les représentations sculptées sur les deux défenses à la manière d’un récit, une bande dessinée muette, qu’il ranime à travers un texte littéraire.
Cette interrogation autour du caractère hybride de l’objet a relancé la recherche scientifique et sorti la sculpture des réserves où elle sommeillait depuis de nombreuses années.
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